Édito du 16/10/17


Assez de négociations bidons, 
seule la lutte peut les faire reculer ! 

Le ballet des « négociations » a repris à l’Élysée, cette fois sur la réforme de la formation professionnelle et de l'assurance chômage. Et l'on a pu revoir la photo de famille sur le perron, avec certains de nos représentants syndicaux à l'air ravi ! 

L'objectif du gouvernement est pourtant clair : il prétend ouvrir des négociations, puis, droit dans ses bottes, mène sa politique comme il l'a décidé, c'est-à-dire complètement dans l'intérêt des patrons ! Alors, la mascarade, ça suffit, il est temps de passer aux choses sérieuses. 

Gouvernement et patronat peuvent reculer 

En agissant de la sorte, en prétendant discuter avec les organisations syndicales sur d'autres sujets que la loi travail, le gouvernement veut nous faire croire que les ordonnances, c'est plié et dans la poche, et qu'il faut passer à autre chose. Ça, c'est pour la galerie. Car côté cour, le gouvernement a déjà reculé à deux reprises sur ses intentions de tout faire négocier entreprise par entreprise. 

Une première fois devant la menace des routiers de bloquer le pays. Macron a accepté, contrairement à la philosophie de sa loi travail, que les conventions collectives fassent foi, et que les salaires, primes, ou autres dispositions sur le travail, ne soient pas renégociables par entreprise. 

La deuxième fois s'est effectuée en toute discrétion, jeudi 12 octobre, pour les ports et docks. Il ne sera pas non plus possible de négocier entreprise par entreprise sur des questions cruciales pour les salariés, et la primauté de la convention collective sur les ordonnances travail est garantie. 

Le gouvernement ne s'exprime bien sûr pas sur ces reculades, car il ne veut pas que cet exemple puisse être contagieux. Car c'est la preuve qu'il est tout à fait possible de défaire ce qui a été fait, et voté. Cela ramène à sa juste valeur les coups de menton de Macron et des siens. Ils reculent bien vite devant la perspective d'un affrontement direct possible avec des travailleurs. Car nul ne peut anticiper l'entrée en lutte d'un secteur déterminé des salariés. En tout cas, le gouvernement veut l'éviter. Preuve s'il en fallait qu'il serait bien incapable de résister à une mobilisation massive des travailleurs. 

Préparer la contre-offensive 

Nous avons déjà manifesté à plusieurs reprises, les 12 et 21 septembre, pour protester contre les ordonnances. Puis, les fonctionnaires ont été appelés à leur tour à la grève et sont descendus dans la rue le 10 octobre en grand nombre. Hospitaliers, professeurs, tout ce que compte la fonction publique était là pour défendre les services publics et leurs conditions de rémunération et de travail, qui ne cessent de se dégrader. Puis, nous sommes appelés à manifester de façon interprofessionnelle par la CGT le jeudi 19 octobre. Une nouvelle réunion des directions nationales des syndicats se tient le 24 octobre : quand vont donc cesser les appels dispersés, secteur par secteur, public d'un côté, privé de l'autre, syndicat par syndicat... ? Il est important que le 19 octobre soit une journée de grève et de manifestations la plus massive possible, mais tout le monde est conscient que cela ne suffira pas. Les premiers effets de la loi travail ne vont pas tarder à se faire sentir, et il est certain que des secteurs, à l'image des routiers et des dockers, vont se mobiliser lorsqu'ils se rendront compte de ce que cette loi implique pour leur vie. De même, la réforme de l'assurance chômage n'est pas innocente : sous prétexte d'en faire profiter des travailleurs indépendants, le gouvernement, sous l'impulsion des patrons, veut attaquer les droits de tous les chômeurs, sur la durée et le montant de l'indemnisation notamment. Nous sommes tous concernés et c'est tous ensemble que nous ferons reculer le gouvernement. Jusqu'à présent, c'est lui qui a imposé son calendrier. Ce serait maintenant à nous de le bousculer et d'imposer notre calendrier social : avant la ratification des ordonnances par le Parlement mi-novembre, il faut une manifestation nationale et une vraie journée de grève interprofessionnelle pour démarrer le mouvement d’ensemble, qui passe inévitablement par la grève reconductible.

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