Edito du 26 juillet 2017


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Guerres impérialistes, guerre sociale... 
Un président au service du capital ! 

 Derrière la fiction d’un combat entre petits chefs, c’est l’entente cordiale 
À l’origine de cette chamaillerie, on trouve les déclarations de Gérald Darmanin, ministre des comptes publics : « Tous [les] objectifs » du gouvernement « sont liés à la réduction du poids [des] dépenses publiques », c’est-à-dire 4,5 milliards d’euros de restrictions budgétaires, dont 850 millions de moins pour l’armée en 2017. Pierre Le Jolis de Villiers de Saintignon  désormais ex-chef d’état-major des armées et frère du politicien réactionnaire de Vendée, a alors mis en scène un mélodrame bien huilé et aurait déclaré : « Je ne me laisserai pas baiser comme ça ». Réponse de Macron : « Je suis votre chef […]. Ce que j’ai du mal à considérer des autres secteurs, je l’admets encore moins lorsqu’il s’agit des armées ». Dernière réplique du militaire : « Parce que tout le monde a ses insuffisances, personne ne mérite d’être aveuglément suivi ». Des députés ont alors pris fait et cause pour le général outragé qui a failli passer pour un symbole du service public en danger ! Parmi tous les défenseurs de l’armée « humiliée », on trouve… Alexis Corbière, député et porte-parole de la France Insoumise, dont les épanchements chauvins n’ont rien de surprenant. Mais cette fois-ci, il ne s’agit plus seulement d’agiter des drapeaux tricolores en meeting ou d’en appeler à la défense de la nation. « Les conséquences de l’austérité sur l’Armée sont intolérables. Le “coup de gueule” du Général de Villiers est légitime » selon Corbière qui, au-delà d’une vision très particulière de ce qu’est l’austérité, alimente à sa façon les non-dits de cette pitoyable polémique, tout en affirmant à demi-mot que le rôle de l’armée française serait positif ! 

Du fric pour les facs et les lycées, pas pour les flics ni pour l’armée ! 
Scandaleuse, cette polémique se double d’un jeu de dupes. Macron et de Villiers défendent délibérément la même politique impérialiste, en Afrique comme au Proche-Orient, pour le plus grand profit des marchands de mort Dassault, Thalès, EADS et Safran. D’ailleurs, Macron s’est empressé de rappeler sa promesse d’augmenter le budget militaire de 34,2 milliards d’euros dès 2018, avec un objectif de 50 milliards pour 2025, tout cela en accord avec l’OTAN, les industriels de l’armement et… l’armée ! Et toutes les opérations françaises en cours seront maintenues. Cette mise en scène a donné une occasion de s’indigner à tous les va-t-en-guerre amis des marchands d’armes. Mais l’émotion était absente quand il s’est agi d’expliquer aux étudiants – qui sont 87 000 à ne pas trouver de place en fac à la rentrée 2017 – que leur avenir, c’est la sélection renforcée, la baisse des aides au logement et un budget de l’enseignement supérieur amputé de 331 millions d’euros… Pas la moindre indignation non plus quand ont été annoncés le retour du jour de carence et du gel des salaires pour les travailleurs du public, la baisse de 120 000 postes de leurs effectifs ou encore, pour tous les salariés, l’augmentation de la CSG dont le taux était déjà passé de 1 à 7 % entre 1990 et aujourd’hui. 

Unir nos luttes et nos résistances contre ce gouvernement 
du patronat et de la guerre!
Sans vergogne, les crapules qui nous gouvernent ont choisi leur camp, comme en témoigne l’invitation de Netanyahou à la commémoration de la Rafle du Vél’d’Hiv, pendant que l’Etat d’Israël renforce sa politique colonialiste et refuse aux Palestiniens l’accès à l’esplanade des Mosquées. En témoignent également les mesures d’incitation à l’installation pour les banquiers et traders britanniques, avec le soutien de la Ville de Paris, alors qu’ont lieu des expulsions massives de réfugiés. Un an après le meurtre d’Adama, si les gendarmes de Beaumont-sur-Oise restent impunis, la famille Traoré subit une répression constante. En France, la police peut tuer, violer, humilier ou mutiler sans être inquiétée. La ténacité des familles victimes de la brutalité policière, la force collective de militants associatifs ou syndicaux durant la répression du mouvement contre la loi Travail, ont permis de révéler la violence de l’Etat et du patronat : en 2017, quand on proteste, quand on n’accepte plus l’exploitation, l’oppression et l’injustice, on devient facilement de la chair à matraque. Pourtant, depuis déjà plusieurs mois, celles et ceux qui se sont regroupés au sein du Front social ont montré que la division de notre camp n’est pas une fatalité. Le 12 septembre, la CGT appelle à une journée de grève. Après s’être rendue sans broncher aux rendez-vous avec Macron, pas davantage que d’autres elle n’a remis en cause la duperie du « dialogue social » : ce n’est pourtant qu’une arme administrative entre les mains des patrons et du gouvernement, visant à accréditer l’idée qu’on pourrait discuter à armes égales dans les salons en l’absence de luttes sociales d’ampleur dans la rue et les entreprises. Alors la journée du 12 ne doit pas être une promenade inoffensive, permettant juste aux responsables syndicaux d’avoir bonne conscience quand ils iront à Matignon négocier des queues de cerise ! Elle doit être une journée de grève interprofessionnelle, connaître une réplique le 20 et donner le point de départ d’un mouvement d’ensemble contre ce gouvernement, ses hommes en armes et ses amis du Medef ! Macron reprend le match là où Hollande s’est arrêté, faisons de même : en partant des convergences nées du mouvement contre la loi Travail, avec la jeunesse des quartiers populaires, des facs et des lycées, faisons connaître à ce « jeune » président ce que sera un Mai 68 qui ira jusqu’au bout, pour renverser sa politique et son monde capitaliste.

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